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Sur les traces d'Intra Larue

Bonjour à toutes et à tous !


Aujourd’hui les pARTageuses vous donnent une raison insolite de vous balader dans les rues de Lyon malgré le mauvais temps. Avis aux curieux…de street art. Pour ceux qui ne l’ont pas encore remarqué, en ce moment fleurissent dans les rues de Lyon des seins en plâtres bariolés. De nombreux journaux ont publié des articles sur le sujet. Le Progrès a même créé une carte aux trésors, à la recherche des seins en plâtre de l’artiste Intra Larue. Lien ci-après pour tous les aventuriers :

https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1DuJ1uitxzq36ibeNglmjJHedUQg&ll=45.76500268210576%2C4.833305099999961&z=15

Mais qui est Intra Larue ?

C’est une street artiste française qui a débuté ses installations de seins en plâtre dans les rues de Paris et dans de nombreuses autres villes européennes comme Dublin ou Barcelone. Puis elle a débarqué à Lyon et installe ses créations depuis le mois de décembre. Ses seins prolifèrent un peu partout, puisqu’elle en aurait moulé 900 environ dans le monde entier et une vingtaine aurait été repérée à Lyon. Difficile d’obtenir des informations complémentaires sur cette artiste qui se protège fortement des médias. Ce qui compréhensible au vu de l’engouement qu’elle a suscité en si peu de temps. Une partie de ces œuvres ont été rapidement dérobées et elle a même dû modifier la composition du plâtre qu’elle utilisait. Afin de le rendre plus friable et que le vol soit impossible sans que l’œuvre ne soit détruite.

Pourquoi un tel succès ?

Il est certain que ce dispositif est pour le moins insolite. Il demande une fine capacité d’observation, car malgré le fait que ces seins soient à hauteur de regard et très colorés, il faut s’attarder un moment sur notre environnement pour les découvrir. Et justement, cette chasse au trésor est ludique et elle met en avant le fait qu’aujourd’hui voir des seins dans la rue n’interpelle plus personne. Les seins justement, sont particulièrement réalistes. Pour une fois le téton est visible, néanmoins celui-ci est décoré par différents motifs et couleurs qui évoquent un mélange de références : le body painting, les motifs africains que l’on retrouve sur la WAX, le design graphique, les tatouages…

Aurait-on autant parlé de ces œuvres, s’il ne s’agissait pas de moulage de seins ? La question mérite d’être posée. En tout cas, cela questionne le rapport entre le corps féminin et l’espace public. Le corps féminin, surtout les parties les plus charnelles sont particulièrement sexualisées dans l’espace public et le plus souvent réduites à l’état d’objets de marchandise. A travers son dispositif, Intra Larue ampute le corps féminin pour n’en offrir que la partie érotisée à l’espace public. Cette partie corporelle évoque aussi le cancer du sein et l’ablation de celui-ci parfois nécessaire. Il ne s’agit plus dans ce contexte d’érotisation mais l’évocation d’une féminité perdue.

A chacun son interprétation, quoi qu’il en soit pour vous faire votre propre opinion, rien de mieux que d’aller observer de plus près ces seins moulés qui personnellement m’évoquent « les petits seins de bakélites » si chers à Serge Gainsbourg.

Ps: n’hésitez pas à nous envoyer des photos sur Facebook de vos découvertes!!


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