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Rencontre avec Joseph, régisseur général au Théâtre des Célestins

Joseph, un des régisseurs généraux des Célestins depuis 2004, regorge d’anecdotes, d’avis sur le théâtre, de récits, de rencontres et d’astuces techniques. Partis pour une courte interview, nous avons fini par discuter des heures.

Joseph est sans conteste un passionné de théâtre. Et c’est avec beaucoup de solennité qu’il m’explique que le théâtre ne réside que dans le rapport entre les comédiens et le public. Finalement tous les membres de l’équipe environnante, régisseurs, techniciens et administrateurs, veillent à ce que la magie opère. Cependant, les pARTageuses ont décidé de s’intéresser à ce métier de l’ombre, celui de régisseur général, qui tient un rôle charnière au sein de l’organisation théâtrale.


La majorité d’entre vous ont déjà entendu parler de cette profession mais très peu savent y accoler une définition, une fonction et un quotidien.


En quoi le métier de régisseur général consiste-t-il ?

Salle - Photos du Théâtre des Célestins par Pauline Chapeland

Il s’agit avant tout de gérer la coordination entre les différents corps de métiers techniques, les scénographes et les metteurs en scène. La charge et le type de travail varient en fonction du spectacle réalisé, de la construction de celui-ci. « C’est un métier où l’on apprend à détourner tout ce qui existe parce que les artistes demandent toujours quelque chose qui n’existe pas ». Ce métier est technique mais aussi manuel et se rapproche le plus souvent de l’artisanat. Éprouver ce travail physiquement permet d’en appréhender tous les enjeux techniques. Il s’agit de faciliter la vie de chacun sur le plateau.


Joseph a commencé à travailler en 1973, d’abord dans une compagnie où il donnait des coups de mains. A l’époque, il y avait beaucoup de boulot dans le théâtre mais il y avait peu de propositions de formations. Il n’existait que le TNS (Théâtre National de Strasbourg) et La rue Blanche à Paris. « Il y a toujours une forte part du métier qui s’apprend sur le tas ». Il s’agit également de rencontres et d’opportunités qui se créées au fil du temps. Une des rencontres les plus marquantes pour Joseph fut celle avec Alain Françon, auteur et metteur en scène français avec qui Joseph a eu l’occasion de travailler à de nombreuses reprises. Il s’agit avant tout de complicité, lorsqu’ une équipe se complète parfaitement et que la communication devient non verbale.


Pour faire ce métier il faut être un amoureux du théâtre. Joseph partage la même vision du théâtre des compagnies comme le théâtre du soleil d’Ariane Mnouchkine, institution incontestable dans le monde théâtrale. En effet, même s’il reconnaît toute la beauté poétique de création comme celle de Patrice Chéreau, il admet avoir un faible pour les mise en scène d’Ariane Mnouchkine car « tout le monde rentre dedans sans démagogie ».

Les cintres - Photos du Théâtre des Célestins par Pauline Chapeland

Comment s’articule les spectacles aux Célestins ?


Une première activité consiste à accueillir des spectacles venus de l’extérieur avec leur propre équipe technique et de faire au mieux pour l’adapter au lieu. La deuxième activité se résume à monter des spectacles directement au théâtre des Célestins.


Une vingtaine de personne travaillent en technique et le montage d’un spectacle dépend essentiellement du budget. De manière générale, un projet se monte en environ 2 mois.

Créer des spectacles ou en accueillir aux Célestins n’est pas toujours chose aisée. En effet, les bâtiments anciens sont soumis à de nombreuses contraintes qui parfois, au regard de Joseph, encombrent le rapport comédiens/ spectateurs.

Passerelle technique - Photos du Théâtre des Célestins par Pauline Chapeland

En effet, le théâtre des Célestins est un des rares théâtres en France avec la Comédie Française à proposer depuis 200 ans des spectacles. Cependant, ce théâtre garde les stigmates de la hiérarchie sociale avec les balcons, les dorures et les moulures. Les contraintes sont nombreuses et la rénovation aurait pu, selon Joseph, être mieux menée. Monter un spectacle s’avère parfois compliqué sans que des sacrifices scénographiques soient obligatoires ou que certains spectateurs soient lésés.


C’est pour ces raisons que l’endroit préféré de Joseph aux Célestins demeure la petite salle qui se trouve au 3ème dessous qui est également une salle de spectacle. « C’est une boite à chaussure » qui mesure la taille de la scène, sans fioritures et sans décors. Finalement est ce que ce n’est pas retrouver l’essence du théâtre, qui réside dans la qualité du spectacle et non l’architecture du lieu?


Joseph s’apprête à quitter les Célestins pour continuer à œuvrer dans le milieu du théâtre. Pour lui, le métier de régisseur général est une affaire de passion. Il me confie n’avoir jamais eu la sensation de travailler .


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